RADICALIS

RADICALIS

Pierre Martens

On pourrait donner le nom  d’esthète à Pierre Martens, ce nom pris dans l’étymologie grecque «qui perçoit par les sens ».

L’esthète semble toujours prêt à apprendre, aime réfléchir plutôt que briller, s’entoure d’amis choisis pour la qualité de leur point de vue, cultive la beauté dans ses multiples expressions: œuvres d’art, jardins, sensations gustatives diverses, chorégraphies, livres…Dans le cas de Martens, il se double d’un créateur exigeant de lui-même ce qu’il attend des autres : la présence d’une pensée intrinsèquement liée à l’objet créé en dehors de tout discours de valorisation extérieur à l’œuvre ; « c’est là, écoutez, ça parle ! »

L’art de Pierre Martens concerne les évènements de surface, où l’intention, pour discrète qu’elle soit (il laisse les dimensions comme il les trouve), exige d’être sensible aux rebonds des particules. Il faut faire attention à ne pas confondre fluorescent et phosphorescent, se souvenir que la couleur qu’on voit est ce que la matière n’absorbe pas, aimer le corindon (une presque poudre de diamant noir capable d’abraser tout ce qui est lisse) ne rien craindre car tout danger est identifié, balisé, isolé. Il nous demande de penser ce que nous percevons, de nous méfier de ce que notre intelligence croit savoir des sensations, de relativiser le pesant, le régulier, l’inerte, la verticalité de la lumière ;  il exige de nous un œil sensible relié à un cerveau sensé. 

Pierre Martens ne prétend pas être arrivé  - l’est-on jamais ? - il nous propose de l’accompagner sur le chemin du devenir, chemins de traverse/ traversées, où l’acuité du regard de l’éclaireur nous signale que des changements se sont produits qui nous avaient échappés.

F H



31/03/2015
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